2025 : La métamorphose du marché immobilier de prestige à Paris

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Le marché de l'immobilier de luxe parisien affiche un bilan encourageant pour le premier trimestre 2025, avec une dynamique haussière sur les prix et un retour marqué des acheteurs internationaux. 

 

Le prix moyen au mètre carré atteint désormais 14 450 €/m² dans Paris intra-muros, soit une progression de 2 % sur un an. Porté par le contexte géopolitique incertain et l'attractivité renouvelée de la capitale, le haut de gamme reprend des couleurs après une période d'attentisme.

 

Des arrondissements en pleine mutation

Le VIIe reste le plus prisé, avec un prix moyen de 20 221 €/m², suivi de près par le VIe (18 698 €/m²) et le IVe (17 998 €/m², +19 % sur un an). Cependant, la véritable surprise vient du XVIIIe arrondissement, dont les prix s’envolent de 35 %, notamment à Montmartre, Pigalle et Martyrs. Les biens d’exception dans ce secteur franchissent aisément les 20 000 €/m², témoignant d'un engouement nouveau pour ces quartiers historiquement populaires.

 

À l’inverse, certains secteurs autrefois prisés connaissent un recul marqué : le VIIIe (-9 %), le IIe (-12 %) et le IXe (-14 %) subissent une correction des prix, liée en partie à la baisse de la demande internationale.

 

Le retour des biens à rénover

Après une période marquée par une recherche de la perfection, les acquéreurs s’intéressent de nouveau aux biens à rénover. Le charme de l’ancien et l’opportunité de personnaliser les espaces attirent une clientèle prête à investir dans des rénovations lourdes, notamment dans les quartiers historiques. "Nous voyons revenir des projets de rénovation dans les plus beaux arrondissements", confie un expert immobilier. Cette tendance reflète un changement de stratégie : l’acquisition de biens de caractère à restaurer devient un levier de valorisation.

 

L'ultra-luxe parisien en pleine expansion

Le segment de l'ultra-luxe (biens à partir de 5 millions d’euros) connaît un rebond spectaculaire, avec une hausse de 24 % des prix. Des transactions record témoignent de l'appétit des investisseurs pour les biens d'exception. Parmi elles, la vente d’un hôtel particulier dans le VIIe pour 100 millions d'euros (près de 40 000 euros/m²) et celle d’un appartement dans le IVe à plus de 10 millions d'euros. Les vues emblématiques (Tour Eiffel, Seine, Rive gauche) continuent de séduire une clientèle internationale exigeante.

 

Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2025 a également contribué à renforcer la présence des acheteurs américains à Paris, notamment dans les IVe, VIe, VIIe et XVIIIe arrondissements.

 

L’Ouest parisien : des dynamiques contrastées

Dans les Hauts-de-Seine, Neuilly-sur-Seine se distingue par un net regain d'activité. Le prix moyen y est de 12 035 €/m² (-4 % sur un an), avec une hausse de 15 % des promesses de vente au 1er trimestre. Neuilly reste prisée pour sa qualité de vie unique et ses connexions rapides avec Paris et La Défense.

 

À l’inverse, Boulogne-Billancourt affiche un repli de 9 %, tandis que le marché des Yvelines reste hétérogène. Saint-Germain-en-Laye conforte sa place sur le segment haut de gamme, tandis que Versailles subit une baisse de 18 % à 7 805 €/m².

 

Un marché en mutation face aux défis internationaux

L'année 2025 marque ainsi un tournant pour l'immobilier de luxe à Paris. Le retour des investisseurs internationaux, notamment américains, et l'attrait renouvelé de la pierre comme valeur refuge redessinent les contours du marché. 

 

L'hétérogénéité entre les quartiers témoigne de cette réorganisation, avec un engouement pour certains secteurs montants et une correction sur les emplacements historiques. Le marché du luxe parisien se structure désormais autour de deux dynamiques : l'acquisition de biens clés en main dans les quartiers emblématiques et la valorisation de biens à rénover dans les zones en pleine mutation.

 

(source BARNES)